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Manie obsessionnelle : hygiène de la maison

EFT technique du film

Situation :
Jeune femme, 32 ans, employée dans une entreprise, niveau baccalauréat, cultivée, aimable, dynamique, solidaire, séparée, actuellement seule mais désireuse de rencontrer un compagnon.
Elle souffre d’une manie obsessive liée à l’hygiène en général, à la peur d’une maladie contagieuse et spécifiquement, en cette période, à un épisode qui s’est vérifié chez elle.

Symptomatologie :
Comportement compulsif, besoin de désinfecter après le travail effectué par la femme de ménage, peurs de résidus possibles de bactéries, peurs de s’infecter et de transmettre à d’autres le virus de l’hépatite, sens de culpabilité, angoisses, sueurs froides, n’ose plus cuisiner dans sa cuisine et ne se nourrit que d’aliments déjà confectionnés qui ne nécessitent pas de préparation. Ne peut plus recevoir des personnes à manger chez elle puisqu’elle ne peut pas utiliser son plan de travail.

Je lui explique la méthode du film et nous décidons de l’appliquer pour un événement qui vient de se produire chez elle après que la femme de ménage ait été laissée seule à nettoyer.

Les problèmes psychologiques à la base de cette situation sont profonds et de nature sexuelle mais je décide de ne pas les affronter et de me concentrer sur l’angoisse que vit la jeune femme en relation à cette névrose qui la trouble, l’inquiète, lui procure un double travail et pour laquelle elle se culpabilise.

Elle donne comme titre à son film « Ma cuisine infectée ».
Elle prévoit un film de 2 minutes.

Je lui suggère de commencer quelques temps avant le problème et de me décrire son lieu de vie et de me dire comment elle s’y sent. Ce qu’elle va raconter dans cette première scène doit être agréable pour elle.

Elle:
« J’étais chez moi, c’était le matin tôt, il faisait beau. Je me lève toujours tôt. Cela me plait. J’avais le temps nécessaire pour attendre la femme de ménage avant d’aller travailler. Je regardais mon petit appartement satisfaite. Je l’aime bien. Il me plait. J’y suis bien. Elle sonne. Je lui ouvre la porte. Je lui montre ma cuisine et les produits d’entretien.

Pendant que je m’habille pour sortir, je la vois qui prend le petit seau où je mets mes tampax, qui est vide, pour prendre de l’eau au robinet et remplir le seau du balais éponge. » (sa voix change, son débit s’accélère. Je l’arrête.

A ma demande pourquoi cela vous émeut-il ? elle explique :
Elle : Le seau est vide et je l‘ai nettoyé, elle me dit l’avoir nettoyé aussi, Je sais que c’est seulement pour prendre de l’eau et la verser dans le seau pour laver le sol, mais il n’en reste pas moins qu’il a contenu des tampax.  
Moi : qu’est ce que vous ressentez ?
Elle : ça me dégoute.
Moi : à combien ce dégout ?
Elle. 10. (on commence à travailler)
. Même si ça me dégoute qu’elle ait pris le seau à tampax pour prendre de l’eau, je m’aime et je m’accepte totalement.
. ça me dégoute…. Ça me dégoute…. J’en ai mal au cœur…
(2 rondes en partant du sommet de la tête)
Moi : a combien est le dégout ?
Elle : 8
Moi : que ressentez-vous d’autre?
Elle : je suis en colère contre elle, car je lui ai expliqué comment faire et elle n’a pas suivi mes instructions. Elle n’est pas fiable. Elle n’en fait qu’à sa tête. C’est chez moi ici quand même !
Moi : A combien cette colère ?:
Elle : 10 !
. Même si je suis très en colère car elle n’a pas suivi mes instructions, je m’aime et je m’accepte totalement…
. Elle n’a pas suivi mes instructions… pas suivi mes instructions…. C’est moi qui commande…. Pas suivi mes instructions…. Je suis en colère…. En colère car elle fait ce qu’elle veut…. En colère et je n’ai plus confiance…
(après 2 rondes, sa colère est tombée à 5. On approfondit les sensations et la nature de cette colère)
Elle : A cause de cette légèreté, je vais être obligée de repasser tout derrière elle. (elle s’agite)
. Même si je vais devoir renettoyer tout derrière elle et que ça m’énerve, je m’aime et je m’accepte totalement…
. renettoyer derrière elle et ça m’énerve… renettoyer et ça m’énerve…. Désinfecter et ça m’énerve…
(2 rondes mais apparaît une inquiétude)
Elle : Parmi les tampax, il n’y avait pas que les miens, mais j’ai reçu des amies… leurs tampax ont été dans ce seau et il peut y avoir le « virus de l’hépatite »
. Même si sur les tampax il y avait le virus de l’hépatite qui va se propager dans ma maison, je m’aime et je m’accepte totalement…
. le virus de l’hépatite est dans ma maison… le virus de l’hépatite envahit ma maison…. Virus de l’hépatite… (elle halète en parlant)

Moi : quand vous pensez à l’hépatite, quelle couleur vous vient à l’esprit ?
Elle : jaune sale.
. Même si ce jaune sale de l’hépatite est dans ma maison, je m’aime et je m’accepte totalement…
. ce jaune sale de l’hépatite… jaune sale de l’hépatite… l’hépatite jaune sale dans ma maison… l’hépatite jaune sale chez moi…
Elle reprend à parler :
Elle : quand je pense que je pourrais cuisiner pour quelqu’un et que je pourrais le contaminer, j’en suis malade ! ça serait moi la responsable, c’est de ma faute !
. Même si je peux contaminer quelqu’un en cuisinant et que je suis coupable, je m’aime et je m’accepte totalement…
. Je vais contaminer quelqu’un et je suis coupable… je vais l’infecter et je suis coupable…

(Elle s’émeut) Moi. Que ressentez-vous physiquement maintenant, en cet instant ?
Elle : un nœud à la gorge.
Moi : comment est ce nœud ?
Elle : noir.
. Même si je sens un nœud noir à la gorge, je m’aime et je m’accepte totalement…
. un nœud noir à la gorge… ce nœud noir à la gorge… ce nœud noir qui me bouche la gorge….

(on est encore à 5. On approfondit la sensation. Elle a déjà ressenti ce nœud dans une autre occasion : elle avait mal à une copine à l’école en lui écrasant le poignet.
Elle se sent encore responsable des pleurs de sa copine)
. Même si j’ai encore ce nœud à la gorge quand je pense au mal que j’ai fait à X à l’école, je m’aime et je m’accepte totalement…
. ce nœud à cause du mal que j’ai fait à X… ce nœud à la gorge… j’ai fait mal à X…. ce nœud à la gorge, je suis responsable… ce nœud à la gorge, je lui ai fait mal… (2 rondes) on est à 4, on continue en détaillant :
. ce nœud à la gorge car je suis coupable… ce nœud noir car c’est de ma faute…ce nœud m’étouffe, je suis mauvaise… ce nœud me bouche, je n’en ai jamais parlé…. Ce nœud noir….ce nœud noir….
(on est à 3)
Elle : en fait je suis coupable de faire du mal même si on ne sait pas que c’est moi qui fait du mal. Je peux faire du mal s’en même m’en rendre compte, je fais du mal même sans le vouloir (on entre dans le lien entre les deux sens de culpabilité, celui de l’enfance et celui du présent : elle pourrait être la cause hypothétique d’une maladie dans ce cas, à cause d’un défaut de sa part ou de son employée).
. Même si je fais du mal sans le vouloir et même sans le savoir, je m’aime et je m’accepte totalement…
. je fais du mal sans le vouloir… je fais du mal sans le savoir…
(On est à 3, je lui demande de reprendre le film)
Elle : Je pars à mon travail. Je prends ma voiture. Je suis à 15 minutes en voiture. En conduisant, je pense que la femme de ménage est seule et qu’elle fera comme elle veut et que quand je renterai ce soir, j’aurai intérêt à passer un peu partout pour ne pas risquer de laisser en vie quelque bactérie ou virus qui pourraient créer des problèmes à d’autres.
(Je lui demande d’évaluer ce qu’elle ressent ? Un peu d’anxiété qu’elle évalue à 4.)
. Même si j’ai encore un peu d’anxiété quand je pense à ma maison, je m’aime et je m’accepte totalement…
. encore un peu d’anxiété… encore un peu d’anxiété….
(2 rondes et on est à 2. Elle-même se tâte la gorge et dit que le nœud a disparu, à la place, il y a juste un petit nœud de marin. Je lui demande de regarder ce nœud et de le décrire. Elle le voit en corde, en jute, pas très serré. Elle considère que le nœud est en train de se défaire et que c’est plus des parois rigides de sa gorge qui sont plus nettes mais qu’elle sent que ça se détend, cela devient plus souple. Elle se tâte à nouveau la gorge)
. Même si je ressens encore un peu rigides les parois de ma gorge, je m’aime et je m’accepte totalement…
. les parois de ma gorge encore rigides…. Les parois de ma gorge encore un peu rigides….
(Puis, après 1 ronde seulement, elle dit « Elles sont souples maintenant. Ma gorge est normale. »

Je lui propose de reprendre le film à l’arrivée à son travail.
Un flash lui vient à l’esprit :
Elle : La sœur de ma femme de ménage a fait usage d’héroïne et quand elle s’approche de moi, j’ai envie de m’éloigner. Ma femme de ménage pourrait avoir une blessure et en embrassant ou touchant sa sœur s’être infectée et… me transmettre le SIDA ! (le mot est lâché et elle s’agite).
. Même si je pense qu’en touchant Y (sa femme de ménage) si elle s’était blessée, je pourrais prendre l’hépatite ou le Sida, je m’aime et je m’accepte totalement… . Risque de prendre Sida, hépatite et de les transmettre…

(Deux rondes et on descend à 2). Elle commente qu’elle n’a jamais vu Y être blessée et que réellement il y a peu de risques, mais alors surgit une autre association. Pour renforcer son salaire, elle travaille quelques soirées dans un restaurant et exprime son dégout quand à la fin de la soirée, elle doit se rendre dans les toilettes et vider le contenu des seaux des déchets, serviettes hygiéniques etc.
. Même si ça me dégoute de devoir vider le seau des tampax au restaurant, je m’aime et je m’accepte totalement…
. ça me dégoute… vider le seau des tampax me dégoute…. Le seau de tampax me dégoute… les tampax me dégoutent… les tampax me dégoûtent…

(Intéressant de noter qu’il n’y a pas que les tampax dans le seau et qu’elle en a fait une description plus détaillée avant, mais ce sont les tampax – et la zone vaginale qui s’y réfère – qui l’obsèdent. Après 2 rondes on est à 1 !!!)

Un nouveau flash : le propriétaire du restaurant a porté le grand sac des ordures du restaurant – avec les ordures des toilettes – dehors à la fermeture. En passant près d’elle, elle s’est reculée en craignant que le sac ne la frôle et en pensant au sang qui pourrait être dedans. Elle a un haut le cœur à ce souvenir. Elle s’agite.

On se fixe sur la couleur de cette sensation. Elle la définit encore jaune, un éclair jaune clair qui monde et s’élargit comme un champignon atomique…
. Même si cet éclair jaune jaillit et envahit tout et je me sens impuissante et en danger, je m’aime et je m’accepte totalement…
. cet éclair jaune incontrôlable et qui m’envahit… cet éclair jaune fulminant qui m’envahit… cet éclair jaune fulminant qui me submerge…. Cet éclair jaune puissant, danger…. Cet éclair jaune, danger…
(On est à 1. Je lui demande si cet éclair lui fait venir à l’esprit quelque chose ou quelqu’un ?
Elle répond : l’hépatite et un jeune que j’ai connu quand j’avais 19 ans. Il avait le même âge, il s’était coupé, il avait l’hépatite, j’ai eu la terreur de l’avoir prise et de la passer à mes parents. ( !!! Le lien était clair et elle s’en rend compte par elle-même).
. Même si j’ai eu le terreur d’avoir pris l’hépatite car Z s’était coupé et de la passer aux parents, je m’aime et je m’accepte totalement…
. peur d’avoir chopé l’hépatite par Z coupé et de la transmettre… peur d’avoir chopé l’hépatite à cause du sang de Z… peur du sang de Z…. peur que le sang de Z me contamine et mes parents aussi…
On fait 2 rondes plus une 3ème avec :
. encore un peu de peur… (on arrive à 0 et on reprend le film pour arriver à la fin du film)

Elle :
Quand je rentre à la maison. Il est passé 18.heures. Il ya une bonne odeur d’alcool et d’anticalcaire. Ça sent le propre. Mais je vois les éponges et les serpillères qui sèchent et ça me rend mal à l’aise, car j’imagine qu’elle n’a pas suivi mes recommandations (valeur 2 et elle s’étonne de ne pas ressentir davantage…).
. Même si je ressens une gêne en voyant ces chiffons humides, je m’aime et je m’accepte totalement…
. ces chiffons humides me gênent… ces chiffons humides me dérangent… ces chiffons me troublent….

(Elle est à 2 en se fixant sur les chiffons et identifie un petit cercle dans sa gorge, mais pas serré, une gêne à forme de cercle.)
. Même si j’ai un petit cercle dans ma gorge, je m’aime et je m’accepte totalement…
. cette gêne à forme de cercle… ce cercle qui me gêne… cette gêne à forme de cercle dans ma gorge…. Ce petit cercle qui me gêne dans la gorge…
(2 rondes et on est à 0)

Elle :
En entrant, malgré l’odeur de propre et les chiffons, il me vient à l’idée de renettoyer la cuisine.
. Même si j’ai pensé que je devais nettoyer moi-même la cuisine maintenant, je m’aime et je m’accepte totalement…
. je dois nettoyer la cuisine… je dois nettoyer la cuisine…

Après une seule ronde, on est à 0 !)
Elle. J’ai quand même nettoyé toutes les poignées des armoires de cuisines, des tiroirs et de la porte du frigo.
. Même si j’ai du nettoyer toutes les poignées de ma cuisine par peur, je m’aime et je m’accepte totalement…
. nettoyer les poignées par peur… peur, je dois nettoyer les poignées… il faut nettoyer les poignées… je dois nettoyer les poignes…
(Une seule ronde et on arrive à 0 et elle commente : que c’est idiot ! mais elle reprend, pourtant, il y a encore un peu de risque que ma cuisine soit infectée. Elle n’a pas l’air convaincue. Je pense que ce sont des résistances de son mental qui refuse de se faire convaincre.
Je lui demande de se concentrer sur le cercle dans la gorge ? Il a disparu.
Le nœud ? disparu.
La couleur qu’elle voit en pensant à sa cuisine maintenant : BLEUE !

(on tapote la tête plus les trois points : poignets, intérieur des genoux et les chevilles : on est à 0.
Couleur de la cuisine ? BLEUE.
Couleur de sa maison ? BLEUE.
Sensation en pensant à la femme de ménage ? Calme, tranquillité.
Sensation quand elle visualise les chiffons ? Calme, rien du tout.)

Elle soupire plusieurs fois, fait de grandes respirations, se secoue et s’étire. Elle sourit très contente.

Commentaires :
C’est une patiente qui a déjà fait de l’EFT avec moi pour d’autres situations et c’est la première fois qu’elle fait le film. Elle confesse à la fin qu’elle préfère l’autre approche au film. Elle se sent mieux à tapoter sur tout ce qui vient.

Le résultat a été de toutes façons probant. Il est certain que la problématique de fond a des ramifications importantes dans le passé de cette jeune femme qui touche à la sphère de sa sexualité dans son enfance. Ces problèmes affleurent et se manifestent de cette façon. Elle en est consciente. Nous avons décidé, à sa demande de travailler ensuite sur certains souvenirs.

Février 2009.

Dr.ssa Amanda Castello
Counselor Simonton
La Bagnata, 68
I - 29021 – Bettola (PC)
amandaprimavera@aol.com




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